Le héros est un Germain, prisonnier de guerre, et donc esclave qui devient gladiateur. Le frère du héros est tué au début du film par le géant invaincu qui n’a pas exécuté les ordres de son supérieur : il a achevé le perdant, alors que le maître lui demandait de l’épargner. De ce fait, le héros, avec sa sœur, n’a de cesse que de se venger et de tuer le meurtrier de son frère. Il devient alors un grand gladiateur qui lutte pour son honneur, avec bien évidemment une progression dans l’action et le combat final entre le héros et le géant. Devinez qui gagne à la fin?
Ce film est situé au niveau Rouge de la Spirale Dynamique, comme la plupart des films d’action d’ailleurs. D’ailleurs, il est dit dans le film que les trois qualités premières d’un gladiateur sont la bravoure, la force et l’honneur. Ces trois termes constituent un raccourci merveilleux de ce qu’est le niveau Rouge, égocentrique et impulsif, tourné en permanence vers l’augmentation du moi, pour devenir plus fort que le plus fort.
La femme de pouvoir est ici aussi décrite comme une femme ayant des instincts sexuels puissants, capables autant de manipuler les hommes par le sexe, que de demander d’être prise sauvagement par ce gladiateur qu’elle désire. Elle est ainsi la « maitresse » des hommes en les manipulant par leur désir, et en même temps l’esclave du gladiateur. La plus puissante des femmes qui n’aime rien tant que d’être soumise par son beau géant. Elle reprend ainsi quelques traits de Messaline la femme de l’empereur romain Claudius, qui, dit on, avait un appétit sexuel considérable et qui se prostituait parfois pour le plaisir.
On trouve donc tous les ingrédients du Rouge : le combat pour être le plus fort, le courage, l’honneur – et donc la vengeance –, et le sexe vu comme un désir impérieux dans lequel on est soit le maître, soit l’esclave. Il y a aussi l’amitié entre hommes, l’amitié dans le combat, même si ce thème n’est qu’esquissé dans ce film.
La présence de ces types de films peut paraître étrange dans un monde moderne qui condamne la violence sous toutes ses formes où l’emploi d’un « casse toi pauvre con » fait la une des médias. Comment se fait-il alors que les films les plus vus dans le monde occidental font appel à des valeurs rouges ?
En fait, c’est justement parce que le niveau « Rouge » est rejeté explicitement dans le monde occidental qu’il revient sous la forme de films et d’histoire où la violence est si présente. D’une certaine manière, le niveau Rouge ne peut pas exister de manière visible dans notre monde occidental: les conquérants et les militaires ne sont pas bien vus et tout ce qui a trait à la domination par la force est méprisé, discrédité et refoulé. Néanmoins, ce stade de développement est absolument nécessaire à l’individu et tout particulièrement aux jeunes hommes qui se sentent vibrer de puissance sous l’impulsion notamment de la testostérone. Il est indispensable à la construction d’un moi fort capable, avec bravoure et détermination, d’affronter les épreuves de la vie: c’est l’archétype du Héros, de celui qui prend des risques au péril de sa vie. Mais tout cela est interdit: les bagarres sont interdites entre jeunes, et il est bien difficile pour un ado de développer cette partie Yang qui est en lui.
De ce fait, les ados et les jeunes hommes tentent, par le biais de films d’action ou de jeux videos parfois assez sanglants, de trouver cette puissance qu’ils ne peuvent exprimer directement dans la société où elle serait vécue comme de la violence (à part bien évidemment dans certaines banlieues où les valeurs rouges sont vécues directement). En d’autres termes, le niveau Rouge est passé dans l’ombre de la société et il ne s’exprime plus que sous forme de récits, c’est-à-dire de films à grands spectacles, et de jeux videos. Ce que la société ne veut pas voir explicitement se retrouve dans l’image…