Par Jacques Ferber.
En ces temps estivaux où l’on vit aussi bien de merveilleux moments que des situations plus difficiles, où l’on peut rencontrer l’amour comme se prendre quelques « vestes », il est bon de rappeler l’une des lois les plus importantes pour vivre le bonheur : la pensée positive, la capacité de voir la bouteille à moitié pleine dans tous les aspects de notre vie.
Cette loi, elle me vient de ma mère. Je ne vous parlerai pas d’elle quand j’étais enfant, je garde ça pour mon psy ☺. Mais ma mère a évolué et dans les années soixante-dix, à l’âge de cinquante ans, elle s’est mise à faire du yoga sérieusement, pour finir par devenir prof de yoga. Et cette pratique, les lectures, le travail qu’elle a dû faire pour accéder à ce titre l’a transformée. Pas du tout branchée par le côté spirituel du yoga, elle en a pourtant tiré des enseignements pour sa vie de tous les jours. Et notamment la pensée positive. Elle s’est mise à appliquer simplement dans sa vie ces principes qui consistent à essayer de voir plutôt les bons aspects dans chaque chose de la vie. Cela l’a amenée à changer son comportement, à venir en aide aux autres. Elle allait voir des amies plus âgées qu’elle a accompagné jusqu’au bout. Elle aidait des nécessiteux, et je me souviens notamment de « son clochard » (c’est comme ça qu’elle disait) à qui elle donnait un peu d’argent et surtout un support moral. Toutes les personnes qui l’ont rencontré à cette époque ont célébré son dynamisme, sa joie, son rayonnement bienveillant auprès de tous ceux qu’elle côtoyaient.
Bien qu’ayant aidé à la réalisation de son projet de vie pour devenir prof de yoga, je trouvais un peu ridicule – à l’époque j’avais 16-17 ans – sa manière de tout voir positivement. Notamment, elle donnait l’impression de ne pas percevoir tout ce qui était chiant, désagréable, ou « nul » chez les autres. Ce que bien évidemment, en tant qu’ado, je me faisais un malin plaisir de mettre en évidence. Mais elle ne les voyait pas. Et cela n’était pas feint : il n’y avait pas d’hypocrisie dans sa pensée, toutes les bouteilles étaient vraiment à moitié pleines.
Je me souviens un jour d’une femme particulièrement laide à qui elle a déclaré « oh, comme votre robe est jolie et vous va comme un charme ». Et comme je me moquais de sa réaction, elle me dit qu’effectivement son physique était peut être ingrat, mais que cette robe lui allait à ravir. Elle pensait vraiment ce qu’elle disait. Et c’est là le cœur de la pensée positive : il ne s’agit pas de dire du bien à quelqu’un en pensant autre chose, mais de voir les aspects lumineux chez l’autre. Il ne s’agit pas de se résigner à sa situation considérée comme « merdique », mais de se rendre compte de tous les aspects merveilleux de notre vie, authentiquement.
Depuis ces années là, on comprend mieux maintenant, avec l’essor des sciences cognitives l’influence de nos pensées sur nos humeurs. Si nous mettons notre attention que sur des choses terribles, nous allons ressentir de la colère ou du dégoût, et au final nous nous sentirons vidés et mal. Inversement en mettant son attention sur ce qui va bien, sur les aspects beaux, bons et heureux de l’existence, nous nous mettrons naturellement en harmonie avec notre vie, et nous vivrons plus de bonheur et de joie.
Les pensées et les images ont la capacité de nous provoquer des émotions. Par exemple, en pensant au décès d’un être proche, nous aurons tendance à nous sentir triste. Inversement en pensant à une fête où nous nous sommes bien éclatés, de la joie et du plaisir ont plus de chance d’apparaitre. Donc si nous nous focalisons sur des aspects négatifs, nous aurons tendance à amplifier le noir, et au contraire, en mettant notre attention sur les aspects agréables et bons de notre vie, nous ressentirons automatiquement de la joie et de la bonne humeur.
La résistance à la pensée positive
En général, les gens qui sont mal dans leur peau, et donc ceux qui auraient le plus besoin de faire leur bonheur, sont les premiers à critiquer la pensée positive. Il y a trois critiques principales qui correspondent en fait à trois croyances limitantes, trois erreurs profondes:
1) La première consiste à croire que critiquer les autres nous décharge de nos problèmes et nous fait du bien: « Ça ne sert à rien tous ces machins, je préfère critiquer, cela me libère de mon stress et me fait du bien« .
Le problème c’est que c’est vrai localement. On ressent une petite décharge de plaisir lorsqu’on peut se dire « c’est pas moi, c’est l’autre« , lorsqu’on ressent que finalement les autres sont au moins aussi mal que soi. Mais cette petite satisfaction passagère ne crée pas de joie durable, qui ne vient que d’une attitude bienveillante sur autrui et le monde.
Avez vous vu des êtres sages et en paix critiquer leur entourage ? Imaginez le Dalaï Lama, Nelson Mandela, Amma ou Gandhi (ou tout autre figure de sage pour vous) en train de critiquer tout le monde… Cela fait sourire n’est ce pas ?
2) La seconde vient d’une attitude qui se veut réaliste et qui consiste à croire que nos pensées sont la simple traduction de la réalité : « mais le monde est vraiment terrible et les gens sont réellement horribles ! » Si vous avez ce type de réaction, si réellement vous pensez que tout est horrible et noir, je vous conseille de faire un travail sur vos pensées en utilisant une technique de type « The Work » de Byron Katie (il y en a d’autres, mais celle là est simple et bien connue, cherchez sur Internet vous trouverez rapidement). Il s’agit d’examiner ses pensées et de questionner leur validité, en voyant que ce que nous prenons comme une réalité n’est en fait qu’une croyance : « Est ce que ma croyance est vraie? qu’est ce que je ressens en pensant cela ? Et si je pensais l’inverse ? ». A partir du moment où l’on se rend compte qu’effectivement ce que l’on pense n’est pas la réalité, mais juste une pensée, il est possible de s’ouvrir à d’autres manières de voir le monde. Cela demande néanmoins une certaine souplesse psychique et un certain développement cognitif. En plus d’utiliser les techniques de Byron Katie, lorsque je sens que mes pensées m’entrainent dans un cirque infernal où je me fais du mal avec mes propres croyances, j’ai parfois cette phrase qui traverse mon esprit : « Ce que je pense n’est pas réel. Qu’est ce qui est réel ?« . Je ne réponds pas avec des mots à la question, je pose mon attention sur le monde, mon corps, ce qui m’entoure, en me plaçant au delà des pensées. Je lâche prise vis à vis de tout ce qui s’agite dans mon esprit et qui crée mon mal-être, en faisant le vide tout en étant là, présent au monde. Cela me plonge dans l’expérience d’être, de vivre en cet instant, dans l’ici et le maintenant, seule réalité.
3) La troisième vient de la croyance que penser positivement consiste à nier ses émotions et ses ressentis. Cela vient d’une mauvaise compréhension de la pensée positive. Il ne s’agit pas de se dire comme un perroquet « je vais bien, tout va bien, je suis le plus beau, tout le monde est gentil » en ignorant nos sentiments et nos émotions, mais d’ouvrir notre coeur et notre conscience à autre chose que cela, de percevoir la lumière dans l’ombre, sans pour autant nier ces aspects de nous-mêmes qui demandent à être reconnus. Donc, s’il y a une émotion associée à votre pensée négative, je vous conseille dans un premier temps de reconnaitre cette émotion, de l’accueillir intérieurement, de lui donner le droit d’être là. Et ensuite, une fois seulement que cette émotion s’est apaisée, on peut pratiquer la pensée positive en allant regarder autre chose que ce que nous voyons d’habitude (on peut aussi faire un travail psychique pour aller voir ce qui nous pousse à voir le monde ainsi, mais cela est un autre processus que je décrirais dans un autre article).
Appliquer la pensée positive
Alors comment appliquer cette pensée positive. La pensée positive résulte d’un état d’esprit d’une manière de voir les choses. Au début, il faut un peu se forcer un peu, surtout si l’on a tendance à être très critique. Et ensuite voici dix conseils permettant d’appliquer la pensée positive et de changer notre relation à la vie :
- Avoir une parole impeccable (l’un des accord Toltèques): ne pas critiquer bêtement les autres. Au lieu de les critiquer, chercher à voir ce qu’ils font de bien et proposer des améliorations. Avoir présent à l’esprit que chacun fait du mieux qu’il peut avec ce qu’il a, et que son histoire et sa nature le pousse à se comporter ainsi aujourd’hui…
- Bannir de son vocabulaire tout ce qui ressemble à « c’est nul« , « c’est à chier« , « c’est du n’importe quoi« , « c’est scandaleux » et chercher les phrases qui permettent de dire les choses de manière positive.
- Arrêter de regarder les actualités, la télévision. Lire que ce qui est absolument nécessaire pour rester informé, mais fuir tout ce qui a trait a la politique politicienne, les faits divers, les affaires de justice, etc. en gros tout ce qui n’a pas d’impact direct sur notre vie.
- Prendre de la distance et mettre de l’humour lorsqu’il nous arrive des choses désagréables. Avec de la bienveillance pour soi et les autres, en évitant l’ironie.
- Mettre son attention sur tout ce qui est beau, bon et bien. Remplir son esprit d’histoires inspirantes, pleines de sagesses.
- Voir les aspects lumineux de la personne qui se trouve en face de vous. Qu’est ce qu’elle vit? comment elle pense? Mettez vous à sa place avec empathie et bienveillance, sans vouloir la changer.
- Arrêter les pensées négatives dès qu’elles viennent en modifiant son attention. Est ce qu’il y a quelque chose de positif dans cette situation?
- Ecouter et accueillir… il y a des enseignements partout. Facile à dire, mais plus difficile quand l’autre est en train de dire des choses qui nous sont insupportables. « Qu’est ce que j’ai appris de cette situation ? », « qu’est ce que cette situation m’enseigne ? »
- Ne s’attacher qu’aux moyens de faire évoluer le monde vers plus de bien, de bon et de beau… Arrêter de se gargariser de tous les malheurs de notre planète, sauf si l’on décide d’agir. Car dans l’action nous transmutons l’énergie négative de la plainte et de la critique, en une puissance d’action qui amène de l’enthousiasme et la passion de la vie.
- Lâcher prise par rapport à notre vision négative du monde. Ne sommes nous pas attachés à cette vision terrible ? Est ce que nous pouvons la laisser partir ? Est ce que nous le voulons bien ? et quand ? Ces quelques phrases sont à la base de la méthode Sedona, une technique incroyablement simple pour lâcher prise et se dégager de tout ce qui nous encombre.
Voici un exemple concret : vous êtes une semaine en vacances, et il pleut justement cette semaine là. Vision classique : on se plaint, on critique, et on tente de rendre responsable tout ce qui nous entoure du mauvais temps. Pensée positive: « qu’est ce que cela me permet de faire que je n’aurais pas fait s’il y avait eu du soleil ? » Aller voir les musées, prendre de bonnes boissons chaudes en mangeant des crêpes (hmm..), marcher le nez au vent sous la pluie, rester sous la couette avec son amoureu(se)(x)… Il y a tant de merveilleuses choses à faire ☺. Vous pouvez aussi vous tournez vers le ciel et en prenant l’accent de Don Camillo (c’est ce que je fais), dire à Dieu (ou Merlin): « mais pourquoi tu me fais ça à moi, dis ?« . Avec humour, bien évidemment… Cela permet de décharger et ensuite d’accepter ce qui est, en transmutant en joie le moment présent. Parce que finalement, le bonheur dans les vacances, ce n’est pas la météo qui la crée, mais les relations que l’on vit. Et si on les fout en l’air par notre mauvaise humeur, c’est plus difficile pour que ça se passe bien ensuite.
Penser positivement transforme la vie
La pensée positive peut réellement transformer votre vie. Ce n’est pas seulement une manière de gérer nos émotions négatives. Notre changement intérieur impacte automatiquement le monde qui nous entoure, transforme notre relation et notre environnement. Nous pouvons créer notre bonheur ou notre malheur simplement en changeant notre rapport au monde. C’est la clé de la loi d’attraction, tant vantée sur Internet dans les méthodes de développement psycho-spirituel. En nous modifiant, en transformant notre manière de penser et de voir le monde, nous changeons notre comportement et cela est perçu par les autres qui entrent en relation avec nous d’une manière différente (« tu as changé ?! je me sens bien avec toi. C’est agréable d’être prêt de toi« ). Rien qu’en nous changeant nous-mêmes nous changeons notre vie.
Par exemple. Votre relation avec votre copine est difficile (bien entendu, cette histoire marche aussi bien dans l’autre sens). Bien entendu, vous trouvez parfois que c’est une « emm… ». C’est normal. Elle vient vous toucher dans quelque chose qui est difficile pour vous. Je comprends que ce ne soit pas facile à reconnaître, mais si vous vous mettez en colère et si vous la critiquez autant c’est bien qu’elle a appuyé sur le bon bouton. Vous pouvez changer de copine, mais vous rencontrerez le même problème (ou un problème équivalent) avec une autre femme… Ne cherchez pas à la transformer, à ce qu’elle « reconnaisse ses fautes », ça ne fonctionne pas (j’ai beaucoup essayé… ). L’autre ne change pas comme ça. Mais vous avez une solution, vous pouvez vous changer, vous ! Pratiquez la pensée positive et changez votre regard sur elle : reconnaissez-là comme un ange, une envoyée du ciel pour vous permettre de vous voir vous-mêmes et honorez-là comme une déesse… Bien évidemment, votre comportement va la transformer : en se sentant honorée et non plus critiquée, son cœur va se rouvrir, et votre difficulté relationnelle risque de se transformer en lune de miel. Car c’est incroyable comme la plus parfaite des « chi..se » peut se muer automatiquement en la plus merveilleuse des femmes quand elle est honorée comme une déesse! ☺.
Un exercice de pensée positive
Voici un petit exercice de pensée positive que l’on m’a transmis il y a peu et que je trouve particulièrement puissant. Dans une échelle de 0 à 100 évaluez votre état de bonheur du moment présent (pas celui de la veille ni celui que vous imaginez dans une heure), sachant que la joie la plus totale est de 100 (il n’y a pas au dessus), et que 0 est la dépression la plus absolue. Bien. Vous avez votre note ? Si vous n’allez pas bien, vous avez peut être une note assez faible, peut être même en dessous de 10. Ce n’est pas important. Lister maintenant les raisons pour lesquelles vous avez noté au-dessus de 0. Imaginons que vous ayez attribué 5 à votre état de bonheur, ce qui est particulièrement faible et qui suppose que vous vous sentez très mal. Quelles sont les raisons de ces 5 ? Listez les et faites l’expérience. Développez chacune de ces raisons, sans vous occuper des 95 restants. Faites vraiment le travail en allant vraiment chercher ces raisons positives de ce petit peu de joie. Et ressentez ce qui se se passe en vous. Ré-évaluez maintenant votre état de bonheur. Est ce que cela a changé ? C’est ça la pensée positive : notre état intérieur dépend en grande partie de ce sur quoi nous focalisons nos pensées. Alors pourquoi ne pas penser à des choses agréables et belles ?
Bonnes vacances….