V., dans un commentaire sur Facebook, me demande quelque chose comme: « toi qui a de l’expérience que puis-je faire ? » (la question était plus précise, mais je résume) et je traduis au-delà de la question première, c’est : « que puis-je faire pour être plus moi-même, pour faire ce que je ressens comme très important pour moi mais que je n’arrive pas à mettre en mots« . Qui ne s’est jamais posé cette question ? On va voir des voyantes ou des psy pour répondre à cette question. C’est vraiment une question essentielle. Mais comment y répondre ?
Nous pouvons nous sentir perdu devant cette aspiration que l’on ressent au fond de nous-mêmes, sans savoir comment faire, comment agir. Éventuellement on peut poser des questions à « ceux qui semblent avoir plus d’expérience« , une personne à qui l’on donne une sorte de statut d’enseignant spirituel, de directeur de conscience comme on dit chez les protestants. Et bien entendu on attend une réponse. On se dit : « il ou elle sait. Elle va me dire ce que je dois faire« … On attend presque une méthode pratique 1) faire ceci, 2) faire cela, etc.. qui nous permettra de nous réaliser pleinement. Il y a d’ailleurs pas mal de méthode qui nous aident à nous réaliser. Depuis les méthodes qui nous disent comment avoir plus de succès dans la vie à celles qui nous aident à entrer en relation avec les autres. Mais quand on va encore plus loin dans ce questionnement, on peut se rendre compte que cette question ne se satisfait pas réellement d’une méthode. Il n’y a pas de méthodologie d’accès au divin, ni de méthode pour devenir celui qu’on ressent pouvoir être. Et cela pour une bonne raison : on est déjà celui qu’on voudrait être !! Cela peut paraître bizarre, et il y a quelques années quand quelqu’un me disait ça, j’avais envie de lui taper dessus: « si j’étais déjà cette personne, j’irais bien, et je n’aurais pas ces questions… Faut pas exagérer tout de même... »
En fait, on est déjà celui qu’on voudrait être, car on l’a toujours été. Notre âme est bien présente depuis notre naissance. « Je Suis » a toujours été là, et sera là toujours et rien ne pourra changer cela. Mais simplement nous somme déconnectés de notre âme qui est en prison dans les 3 mètres carrés de notre Moi, esclave de ce mental qui croit nous aider en nous détournant de notre être… Nos blessures individuelles et collectives, nos peurs, elles aussi individuelles et collectives, nous empêchent d’entendre et de ressentir cette sagesse profonde qui est en chacun de nous. Notre Maître spirituel est là, au centre de nous mêmes : qu’on l’appelle « nature de bouddha », Christ intérieur, Atman, etc. c’est simplement ce que nous sommes au plus profond de nous, mais recouvert d’une énorme gangue qui nous masque sa présence. Nous restons figé derrière les barreaux de notre Moi, alors que notre être n’a qu’un désir : suivre cette sagesse, aller dans le sens de notre âme en vivant intensément notre vie. Point barre.
De ce fait, personne ne peut répondre à votre place à ce que vous devez faire. Si quelqu’un vous répond directement en vous disant, dans votre vie vous devez faire ça et ça, sauf s’il s’agit d’une pratique, ou de vous conseiller une forme de thérapie, ou de développement personnel, si elle répond à votre place à ce que doit être votre vie (par exemple « quitter votre compagnon« , ou au contraire « mariez vous avec« , « prenez un job » ou bien « arrêter tout« , etc… ») ne l’écoutez pas ! Cette personne a peut être senti des choses, mais c’est vous qui devez vivre votre vie. D’ailleurs, vous avez peut être déjà répondu « oui… mais » à cette proposition, en mettant en avant toutes les bonnes raisons pour ne pas aller dans ce sens. Quand les conseils viennent de l’extérieur, l’ego peut offrir une résistance incroyable. Osho, comme beaucoup de maîtres spirituels, dit que le maître est juste là pour nous reconnecter à notre propre source intérieure de sagesse. Il n’est pas là pour répondre à « que dois je faire« , mais nous mettre devant nous-mêmes, nous aider à entendre cette voix (ou cette vision ou cette sensation) qui se situe au delà du raisonnable et du mental. Un vrai maître ne peut réellement donner de réponse, il peut juste nous aider à accoucher de notre réponse (parfois un peu rudement, je l’ai expérimenté), tel Socrate en pratiquant la maïeutique (qui veut justement dire « accouchement »).
Donc, V., je n’ai pas la réponse à ta question… mais en fait tu l’as, mais tu ne sais pas que tu l’as. De ce fait, je vais te proposer un « moyen habile » qui fonctionne bien avec moi, et qui consiste à faire l’expérience de ce maître ou guide intérieur qui apparaît comme une émanation du Divin à l’intérieur de nous. Il faut d’abord être bien détendu, le stress, la peur couvrent cette voix subtile du tout Autre… Aller voir « Des hommes et des dieux » pour comprendre comment, dans la peur, il est beaucoup plus difficile d’entendre cette voix..
Un moyen pratique pour se détendre c’est de prendre un bon bain chaud, éventuellement moussant dans lequel on se sent vraiment bien. La chaleur et l’eau sont idéal… Donc, tu prends un bon bain et tu te détends bien dedans… Quand tu es bien détendue, tu mets ton attention dans ta Grotte Sacrée (pour les hommes, c’est le harah, connecté aux testicules), et tu lui parles. Tu peux mettre une main sur ton sexe et une sur ton ventre, et sentir le lien qui existe, à l’intérieur, entre ces deux zones. Et tu vas parler à ta Grotte Sacrée (pour un homme tu parles au guide intérieur qui « vit » là), en lui faisant la demande que tu viens de me faire. Et tu l’écoutes… Elle te parlera peut être par des mots, peut être par des images, des sensations… Cela pourra être très bref, et tu croiras que tu as rêvé, ou bien beaucoup plus long, comme une sorte de dialogue avec une voix aimante un peu différente de ta voix intérieure habituelle, plus douce et/ou plus grave. Cette réponse sera une première direction, et je t’invite à la suivre. Elle apportera exactement ce que tu dois faire maintenant… Dans quelques mois, sa réponse sera peut être plus intense, parce que tu pourras gérer une plus grande intensité.. Et si tu la suis, si tu avances dans le chemin qu’elle te propose, si tu entends son appel et sa sagesse, qui est aussi celle du Bouddha et du Christ, c’est à dire la voix du Divin en toi, alors l’univers va l’entendre aussi, et de manière très étonnante pour le moi, l’univers réagira pour t’aider sur ce chemin… C’est aussi simple que ça… Mais ce qui va t’être proposé, n’est pas toujours bien apprécié par le Moi, qui voudrait tout contrôler, ne rien risquer et rester attaché à tous ses doudous, à toutes ses habitudes sécurisantes…
Ce guide va remettre en cause tes certitudes, tes habitudes de vie. Plus on l’écoute, plus on vit dans la Joie, dans la Félicité à chaque instant. Mais c’est un guide déterminé et sans concession. Il nous demande d’aller affronter nos ombres, soigner nos blessures (dans le pardon, la confiance, et l’étreinte de soi à soi). Cette voix va nous inviter à aller au-delà de nos peurs, qui ne sont que des miroirs aux alouettes jetés par Lucifer (notre part d’ombre) pour nous mettre à l’épreuve de nous mêmes. Elle vient à la fois nous prendre dans ses bras et nous pousser à aller au delà des limites que l’on croyais être caractéristique de ce que nous sommes, alors que ces limites ne sont que des fers qui nous enchaînent. De ce fait, et c’est là la « soumission » (surrender) à Dieu, il nous est demandé de faire de plus en plus confiance à ce guide intérieur. Ce qui n’est pas facile.. Mais cette voix sait attendre, et elle est toujours là pour pardonner nos errements et nos reniements.
C’est effectivement difficile, et c’est pour cela que nous sommes aidés, que la Vie a prévu que l’on puisse s’aider les uns les autres. Ceux qu’on appelle des enseignants spirituels – qui ne sont finalement que des grands frères et grandes soeurs qui ont déjà avancé sur le chemin – sont là: pour nous aider à entendre cette voix, pour nous proposer des moyens habiles nous permettant d’enlever ce fatras de conditionnements et nous révéler à ce que nous sommes : un cœur d’Amour, d’Extase et de Reliance aux autres et à la Vie en général.
Merci V.